Opis treści
Les mises en prose sont un élément caractéristique du paysage littéraire de l’automne du Moyen-âge. Ces longs récits en prose donnent une nouvelle vie au vieux chant héroique des chansons de geste, aux romans courtois et aux vieilles chroniques. Lues et aimées de leurs contemporains, ces adaptations n’ont pas, au début, suscité l’intéret des philologues, certains les trouvant secondaires et médiocres, d’autres simplement insignifiantes. Aujourd’hui, cette littérature regagne ses titres de noblesse comme celle qui enferme les derniers échos du cor de Roland a côté de ceux du cor magique d’Aubéron, celle qui peut etre considérée comme annonce directe du roman classique et celle, finalement, qui devient pour nous un vrai trésor d’informations sur les gouts, les moeurs, la sensibilité de son époque.
Dans ce livre, basé sur une these de doctorat entierement revue et réorganisée, l’auteur analyse trois mises en prose tardives en les comparant a leurs sources épiques qui sont le vénérable cycle de Guillaume d’Orange, contenant des chansons de geste anciennes et héroiques, Berte aus grans piés d’Adenet le Roi, inspirée plutôt d’un conte folklorique, et Huon de Bordeaux, ressemblant a un roman d’aventures. Ces trois dérimages sont analysés dans la perspective de leurs sources, sous l’angle du processus de l’adaptation, des problemes génériques, de la composition et, finalement, du contenu proprement dit des textes et de la mentalité qu’il reflete. Cette démarche permet de tenter de répondre a certaines questions soulevées par cette littér ature : pourquoi a-t-on adapté de vieilles oeuvres plutôt que de créer de nouvelles fictions ? Quels sont les procédés de l’adaptation les plus fréquents ? Comment les écrivains du XVe siecle modifient-ils leurs sources ? En quoi sont-ils autonomes, en quoi dépendent-ils des modes et tendances littéraires en vogue a leur époque ?